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solidarité, Burkina Faso

le Burkina en septembre 2015

--SEPTEMBRE 2015--

- 17: Le général Gilbert Diendéré est porté au pouvoir par un coup d’Etat mené par les hommes du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), une unité d’élite de l’armée qu’il commandait sous le régime de l’ex-président Blaise Compaoré. Il prend la tête d’un Conseil national pour la démocratie (CND).

Depuis la veille, le président de transition Michel Kafando, son Premier ministre, le lieutenant-colonel Isaac Zida et deux ministres sont otages d’éléments du RSP.

Le général Diendéré, ancien bras droit de Blaise Compaoré, renversé en octobre 2014, reproche aux autorités installées après la chute de l’ex-président d’avoir dévoyé la transition, en excluant ses partisans des prochaines élections. Il affirme n’avoir eu aucun contact avec Compaoré.

Des hommes du RSP tirent pour disperser les attroupements, des opposants au putsch commencent à ériger des barrages. Dans la nuit, manifestations anti-putsch à Bobo Dioulasso (ouest, 2e ville du pays) et Fada-Ngourma (est).

La communauté internationale condamne le putsch. La France, ex-puissance coloniale, assure qu’elle n’interviendra pas.

Le nouveau régime dit libérer Michel Kafando - qui restera en fait en résidence surveillée - et deux de ses ministres. Isaac Zida demeure lui aussi "en résidence surveillée".

- 18: Nouveaux tirs du RSP contre des manifestants à Ouagadougou.

Le président de l’Assemblée du régime renversé Cherif Sy appelle la population à se mobiliser, comme le collectif de la société civile Balai citoyen, en pointe lors du soulèvement anti-Compaoré.

L’Union africaine (UA) annonce la suspension du Burkina Faso et des sanctions contre les putschistes.

La Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) entame une médiation via son dirigeant en exercice, le Sénégalais Macky Sall, et le Béninois Thomas Boni Yayi.

- 20: Les médiateurs de la Cédéao proposent un projet de sortie de crise, prévoyant de restaurer le président Kafando, mais aussi l’amnistie des putschistes et la réintégration dans la compétition électorale des candidats pro-Compaoré. Ce projet suscite l’indignation de la société civile et d’une partie de la population.

- 21: Alors que les généraux de l’armée à Ouagadougou étaient restés relativement en retrait depuis le début de la crise, des chefs de régiments basés en province intiment l’ordre aux putschistes de "déposer les armes" et font converger leurs unités vers la capitale.

Le président Kafando, qui confie être "très réservé" sur le projet d’accord, est exfiltré et accueilli à la résidence de l’ambassadeur de France.

Le président François Hollande appelle "les forces impliquées dans le putsch" à "déposer immédiatement les armes et à rendre le pouvoir aux autorités légitimes". Les Etats-Unis demandent à leurs ressortissants de partir.

- 22: L’armée loyaliste entre sans résistance dans la nuit dans Ouagadougou, avant de se déployer dans des casernes de la capitale.

Le général Diendéré se dit prêt à négocier et évoque des "échanges très fructueux" avec les loyalistes, sans écarter toutefois la possibilité de se défendre si le RSP est attaqué.

Le chef d’état-major des armées, le général Pingrenoma Zagré, confirme des concertations avec le RSP, disant vouloir "éviter tout affrontement" et préserver "l’unité et la cohésion nationales".

Les unités "loyalistes" de l’armée, positionnées à Ouagadougou, affirment avoir "les moyens" d’attaquer les putschistes, dans un communiqué signé des "chefs de corps de l’armée".

La Cédéao décide d’envoyer une nouvelle médiation de chefs d’Etat pour "rétablir" dans ses fonctions le président renversé. Elle appelle les putschistes à "déposer les armes" et les unités loyalistes de l’armée à "ne pas faire usage de la force".

Isaac Zida demande aux putschistes de "revenir dans les rangs du peuple", confirmant sa libération.

Les violences qui ont accompagné le coup d’Etat ont fait au moins 10 morts et 113 blessés, selon un bilan d’une source hospitalière au 19 septembre.

                       

25 Le gouvernement de la transition du Burkina Faso a annoncé vendredi la dissolution du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), ex-garde de Blaise Compaoré, qui a failli basculer le pays dans une crise profonde.

La décision a été prise trois jours après la fin du coup d’Etat perpétré par les éléments du RSP ayant à la tête le général Gibert Diendéré, bras droit de Blaise Compaoré.

Le Conseil des ministres a en outre mis fin aux fonctions du ministre délégué auprès de la Présidence, chargé de la sécurité, Sidi Paré, et du chef de l’état-major particulier de la Présidence du Faso, le colonel-major Boureima Kéré.

Avant le coup d’Etat qui s’est déroulé du 16 au 23 septembre, le RSP a interrompu à trois reprises le processus de transition amorcée depuis la chute de Compaoré en octobre 2014.

Le Premier ministre de la transition, Yacouba Isaac Zida, a indiqué vendredi que les militaires du RSP "auront à répondre devant la justice y répondront".

Le gouvernement de transition a par ailleurs annoncé la création d’une commission d’enquête sur le putsch qui ont fait officiellement 11 morts et 271 blessés.

La commission d’enquête, qui dispose d’un délai de 30 jours maximum pour déposer son rapport, doit "situer les responsabilités, identifier les auteurs, complices, militaires et civils impliqués" dans le putsch.

Selon un communiqué du Conseil des ministres, "des poursuites judiciaires seront immédiatement engagées à l’encontre des auteurs et complices". Fin



31/10/2015

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