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solidarité, Burkina Faso

noël à Diébougou

Biens chers Amis,

 

Voici bien longtemps que je voulais faire une lettre plus longue pour vous donner des nouvelles.

Beaucoup d'entre vous me demandent comment se passe Noël au Burkina. Je vais essayer de vous dire comment je l'ai vécu cette année.

 

Il est dans la tradition ici qu'entre les familles d'un voisinage les gens s'offrent « un plat » c'est-à-dire un plat préparé que les enfants emportent dans les familles. Il y a donc plein d'échanges.

Nous, nous faisons différemment : les semaines qui précèdent Noël nous décidons ensemble ce que nous offrons. Nous avons donné 1 kg à 1 kg 1500 de riz avec un petit sachet d'huile et une petite boite de concentré de tomates. Ce riz nous l'avons acheté à Ouagadougou lors d'un voyage. La semaine d'avant Noël nous nous sommes entraidés pour préparer les paquets et les distribuer dans le voisinage. Nous en donnons aussi aux personnes très démunies qui viennent régulièrement ici ou que nous savons dans le besoin. Nous avons aussi préparé des paquets pour les familles de sœurs originaires de la région présentes au Burkina ou ailleurs. Aux plus proches nous les donnons pour Noël, aux plus éloignés nous les donnons quand il y a des occasions.

Le jour de Noël ou les jours qui suivent nous recevons à notre tour quelque chose : un plat cuisiné de riz, ou de pâtes avec un peu de viande ou un petit bidon de boisson locale : le dolo fermenté ou non, fait avec du mil. La première fois que j'en ai bu j'ai trouvé que cela avait goût de cidre bouché tiède. J'ai bien aimé. Généralement ça se boit dans une calebasse. Hier un jeune voisin nous a apporté un poulet vivant, « pour le 1er janvier ». Le poulet est offert très souvent, simplement pour dire merci de la visite. La veille de Noël des jeunes qui connaissent bien une sœur nous en ont apporté 3 petits.

Nous avons été à la messe de minuit puis celles qui le pouvaient se sont retrouvées pour le réveillon . Réveillon simple  qui permet d'être avec d'autres le soir de Noël.

         Le jour de Noël nous nous sommes entraidés à la cuisine pour préparer notre repas Nous avons été le prendre avec une sœur en convalescence à 25 Kms d'ici. Retrouvailles très sympa ou nous avons ouvert nos « cadeaux » faits de choses nécessaires à chacune avec quelques bonbons. Il fallait rentrer vite pour faire un bout de sieste. En effet les jours de fête les enfants du quartier défilent dans les maisons pour avoir des bonbons et boire un peu. Nous leur donnons une boisson locale : le bissap fait ici avec des fleurs d'oseille rouge, du sucre et un peu de citron que nous faisons nous-mêmes. C'est rouge comme du vin et c'est tonique. Les amis adultes viennent aussi saluer. Nous leur donnons la bière ou des jus de fruits (plus sophistiqués et plus trafiqués que le bissap). Certains mangent carrément quelque soit l'heure. Ceci aussi fait partie de d'accueil ici.

        

Le soir arrive et certaines sont bien fatiguées.

 

Nous avons pu voir 30 – 40 – ou 50 enfants et parfois pas mal d'adultes. Selon l'état de « nos troupes » il arrive que nous fassions une petite animation avec eux. Je pense qu'ils attendent surtout les bonbons qu'ils n'ont pas souvent.

         Le scénario d'accueil est le même le jour du 1er de l'an.

         Inutile de vous dire que le 1er dépaysement à Noël c'est la température. Actuellement le matin nous avons 15 à 20° pour monter à 35 ou 40 l'après-midi.

Cela change des Noël emmitouflés devant le feu pour vous.

 

La messe de minuit se passe d'ailleurs en plein air.

        

Les chrétiens ne font pas de crèches dans les maisons mais à l'extérieur, devant le portail, côté rue. Certains les font plus ou moins en dur, elles restent donc à longueur d'année, ils enlèvent seulement les personnages. D'autres les défont carrément ou elles tombent d'elles-mêmes.

        

 

 Comment sera cette année 2011 ?

Déjà les gens craignent à cause des événements en Côte d' Ivoire. Beaucoup y ont de la famille très proche qui y travaille. Puis les récoltes de mil, maïs, haricots et soja n'ont pas été bonnes. Les prix vont être très élevés au moment de « la soudure », c'est-à-dire avant la prochaine récolte. Beaucoup craignent la famine. Je ne sais pas pour l'instant quelle est la qualité de la récolte de coton et à quel prix il est vendu. Une grande partie de la récolte est exportée, les prix sont fixés ailleurs. Les graines servent à faire de l'huile que nous consommons. Dans un pays qui cultive le coton, nous avons du mal à trouver des sous-vêtements justement en coton, ce qui est le plus confortable.

 

         Plusieurs d'entre vous me demandent si c'est ma dernière année ici. Je crois maintenant que tant que ma santé tiendra, je serai ici. Il y a autant besoin de moi ici qu'il y a 3 ans. Nous sommes seulement 15 au Burkina et les jeunes sont encore trop jeunes pour prendre des responsabilités. Il faut leur laisser le temps de « grandir ».

 

         Voici donc quelques nouvelles. Vous savez que je reçois et lis les vôtres avec beaucoup de plaisir, alors, merci d'avance.

         Je redis à chacun : bonne, très, très bonne année 2011. Je vous embrasse,


19/01/2011

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