ABC Burkina pour " des états généraux de l'agriculture et de l' alimentation "
abc Burkina n° 382 Plaidoyer en faveur « des états généraux de l’agriculture et de l’alimentation » |
En novembre 2008, le Conseil économique et social (CES) a lancé un appel en faveur de l’organisation des états-généraux de l’agriculture. La Confédération Paysanne du Faso (CPF) ne cesse de réclamer une politique d’orientation agricole. Pourtant, il ne se passe rien. Bientôt, nous aurons des élections présidentielles au Burkina Faso. Pourquoi ne pas en profiter pour interpeller les candidats et leur demander de s’engager à organiser, dans l’année qui suivra ces élections, « les états généraux de l’agriculture et de l’alimentation ».
Oui, je propose « des états généraux de l’agriculture et de l’alimentation », et pas seulement de l’agriculture. Et cela pour plusieurs raisons. Principalement, parce que le lien entre l’agriculture et l’alimentation est essentiel. En ce sens, plusieurs Etats modernes ont des « Ministères de l’agriculture et de l’alimentation » (Allemagne, Québec). Mais aussi parce qu’avec l’avènement des agro carburants, et la place envahissante du jatropha dans notre pays et ceux de la CEDEAO (Communauté Economique des états de l’Afrique de l’Ouest), il est temps de lancer un débat national (voire régional) sur les objectifs prioritaires de notre agriculture. Voulons-nous assurer notre sécurité alimentaire ou remplir le réservoir des véhicules 4x4 des plus riches de notre population, ou encore transformer les paysans burkinabè en ouvriers agricoles pour les sociétés industrialisées du Nord ?
« L’effet spectaculaire de la protection exercée sur une production agricole ressort bien si on établit une comparaison entre le Kenya et l’UEMOA : le droit de douane sur la poudre de lait est passé dans le premier de 25 % en 1999 à 35 % en 2002 et à 60 % depuis 2004, alors qu’il est resté à 5 % dans le second. Le Kenya est un exportateur net croissant de produits laitiers, avec une consommation intérieure de cent douze litres par personne ; à l’inverse, les importations en équivalent lait représentent 64 % de la production de lait de l’Afrique de l’Ouest, et la consommation par personne n’y atteint que trente-cinq litres.
Les burkinabè n’ont pas oublié Thomas Sankara quand il disait :
« Consommons ce que nous produisons, produisons ce que nous consommons ! » C’est bien ce que disaient déjà les anciens :
« Bi-yam n daada a ma samsa » L’enfant intelligent achète le beignet de sa maman !
Koudougou, le vendredi 18 juin |
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