quinzaine du Commerce Equitable
Pour une consommation responsable et engagée |
Alors qu’il pourrait être un levier de développement, le commerce international génère souvent des inégalités et des processus d’appauvrissement. La dérégulation des marchés agricoles ne garantit pas des prix rémunérateurs aux producteurs marginalisés du Sud qui ont vu ces deux dernières décennies leur condition de vie se dégrader fortement. Depuis plus de 40 ans, la démarche du commerce équitable propose une alternative pour réduire les inégalités engendrées par le commerce conventionnel et redonner à l’homme sa place centrale dans les échanges. Aujourd'hui, elle se veut une démarche globale. Le thème de la 11ème édition de la Quinzaine du Commerce Équitable se situe bien dans cette démarche globale:
Pour une consommation responsable et engagée porteuse de justice sociale, économique et environnementale ! L'affiche de cette Quinzaine (photo de gauche) l'exprime très bien également. Aujourd'hui, le commerce équitable ne se situe plus seulement dans une relation nord sud. Le commerce équitable nord nord prend de plus en plus d'importance. À titre d'exemple, notons que pour le réseau des magasins bio « Biocoop », il est impératif de s’acheminer vers un commerce équitable au Nord comme au Sud. Pour cela, en France, Biocoop a créé les filières équitables et durables « ensemble pour plus de sens », en partenariat avec des transformateurs et des producteurs locaux. « Alter Eco » également se veut « bio et équitable ».
À travers leur charte, les membres de la Plate-forme pour le Commerce équitable s'engagent à faire évoluer le commerce international vers plus de justice. Pour cela, ils ont décidé :
En effet, soutenir le commerce équitable, c'est travailler pour que tout le commerce, notamment le commerce nord sud, devienne équitable. Pour les produits alimentaires, cela passe par la reconnaissance du droit de souveraineté alimentaire. Cela « Artisan du monde » l'exprime très bien dans un document intitulé « enjeux », dont voici un extrait : « Le commerce équitable concerne aujourd'hui essentiellement des produits d'exportation des pays du Sud vers les pays du Nord. Il n'a aucun effet sur le prix des produits vivriers des paysans du Sud, qui ne sont pas commercialisés dans les pays du Nord, mais qui, par contre, subissent la concurrence des céréales, des viandes et des produits laitiers produits au Nord. Ce dumping des pays du Nord... a un impact dramatique sur le niveau des prix des produits alimentaires de base produits par les paysanneries du Sud. L'amélioration du niveau de prix payé au producteur pour ces produits vivriers peut être favorisée par le développement du commerce équitable Sud-Sud... Mais elle implique principalement la reconnaissance du droit à la souveraineté alimentaire, c'est-à-dire du droit des États et des ensembles régionaux à mener des politiques autonomes de protection de leur marché intérieur et de soutien des prix agricoles sur ce marché. Le droit à la souveraineté alimentaire doit être reconnu au niveau international par les organismes multilatéraux, ce qui implique là aussi la mobilisation d'organisations et de citoyens ». Il est temps que tous ceux qui font du plaidoyer en faveur de la reconnaissance du droit à la souveraineté alimentaire s'unissent pour mettre leurs forces en commun. C'est pourquoi, je souhaite que dès maintenant, la Plate-forme pour le Commerce équitable, les différentes plates-formes en faveur de la Souveraineté alimentaire (y compris Coordination Sud) et la Via Campesina se rapprochent pour lancer une large campagne d'information en direction du grand public et un vaste plaidoyer en direction de l'OMC, mais aussi de l'Europe (qui se prépare à réformer sa Politique Agricole Commune), et d'autres instances régionales telles que la CEDEAO (Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest). La quinzaine du Commerce Équitable de 2012 pourrait être un moment fort de cette campagne et de ce plaidoyer. |
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